Jeudi 12 mai 2011, plus de 300 de personnes étaient réunies pour les Talents au féminin. Organisée par le magazine Objectif Languedoc-Roussillon, en partenariat avec le Groupe Sup de Co Montpellier, cette première édition a été l'occasion de mettre en valeur de nombreuses entrepreneuses créatives et talentueuses.

« Il faut innover, a déclaré Jean-Claude Gallo, directeur de la publication Objectif Languedoc-Roussillon, et mettre en avant les femmes décideurs, ça nous a plu. Etant donné le nombre de participants, on en déduit que cette idée vous a plu également. » La soirée a débuté par une conférence-débat du Club de l'éco sur la contribution des femmes à l'innovation managériale avec Stéphanie Andrieu-Giraud (Présidente d'Urbasolar), Geneviève Tapié (Présidente de l'Observatoire de la parité du Languedoc-Roussillon), Soumia Malinbaum (Présidente de l'Association française des managers de la diversité - AFMD), et Marie-Christine Caubet (Présidente du Groupe VOLKSWAGEN France).

Un management au féminin ?

Avant de se poser la question de l'innovation, l'existence même d'un management au féminin a été interrogée par les intervenantes. Pour Marie-Christine Caubet, plus que le management au féminin, l'importance se situe dans la « diversité managériale ». Néanmoins, pour la femme manager l'équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle est très nécessaire, le temps devient ainsi primordial : « ce qui amène effectivement à avoir un mode de management plus dans l'action, dans la décision, dans la décision rapide qui sera participative », nuance la Présidente du directoire de Volkswagen.

Des quotas ?

Soumia Malinbaum se demande si les femmes « ne vont pas amener un nouveau mode de management qui sera justement plus humain ? ». Car pour la Présidente de l'AFMD, aujourd'hui encore des « femmes qui réussissent, des femmes qui entreprennent, il y en a, mais il y en a très peu ». Un véritable problème pour Geneviève Tapié, qui considère que loin de vouloir être devant les hommes, les femmes qui « représentent la moitié de la Terre (…) veulent être à côté et avancer ensemble ».

Marie-Christine Caubet quant à elle milite pour la cooptation et pour « casser ce plafond de verre » qui empêche certaines femmes de penser qu'elles peuvent accéder à certains métiers. Geneviève Tapié, précise qu'il ne faut pas oublier les quotas qu'elle appelle « "invisibles" (…), la cooptation, et la cooptation, c'est les réseaux (…). Et je pense que ces aspects – au-delà des proportions de femmes à imposer dans tel ou tel organisme – ne sont pas à négliger.

Quant à Soumia Malinbaum, les quotas sont un passage obligatoire mais pas seulement. Il est nécessaire de faire un « travail de pédagogie, de sensibilisation des managers, mais aussi, être capable d'évaluer (…) une entreprise dans laquelle il y a des femmes au comité de direction. »

Un facteur de performances ?

Stéphanie Andrieu-Giraud, diplômée du Groupe Sup de Co Montpellier souligne qu'il existe « un mode de management un peu différent qui est lié à la génétique de la femme et à son environnement, et que la diversité est très favorable, dans ce cas-là, pour les performances de l'entreprise ». Un point de vue que cherche à démontrer l'AFMD qui réalise des études de performances en fonction de la diversité managériale. « Les hommes aujourd'hui ont besoin de comprendre que ce n'est pas simplement pour une égalité factuelle ; c'est aussi parce que ca répond à des enjeux de business », insiste Soumia Malinbaum.

Des primées de grand cru

La soirée des Talents au féminin s'est poursuivie avec la remise des prix. Sophie de Menthon, présidente nationale d'ETHIC (Entreprises de Taille Humaine, Indépendantes et de Croissance) mais aussi chef d'entreprise, et « Grandes gueules » sur RMC à ses heures, a parrainé la première édition. « J'ai une passion pour l'entrepreneuriat. J'ai monté ma boîte pour la liberté alors que j'attendais un enfant. Je les ai élevés en même temps », se rappelle-t-elle, avant de laisser la parole aux primées.

Une sacrée femme d'affaires

Claude Vialade, présidente des Domaines Auriol a reçu le « Talents au féminin » 2011. Elle a retenu l'attention unanime du jury, notamment sur le critère « en quoi la nominée est-elle une ambassadrice du Languedoc-Roussillon ? ». Avec 10 millions d'euros de chiffre d'affaires, réalisé à hauteur de 95 % à l'export, l'entreprise de 13 salariés se porte très bien. Claude Vialade est une entrepreneuse qui prend des risques qui payent. Elle se lance dans le bio il y a une quinzaine d'années, alors que l'AOC ne reconnaissait pas les vins biologiques. Quelques années plus tard, elle s'associe avec des chercheurs de l'Inra pour produire des vins allégés en alcool… « Je suis issue d'une famille de viticulteurs. Ce que mes parents ont fait dans la production, je le fais dans l'économie », a expliqué la chef d'entreprise. Et elle le fait très bien !

Une jeune entrepreneuse

Le prix Espoir au féminin, pour les entreprises de moins de 3 ans, a été décerné à Anne Rossignol, présidente d'Oléos, une société de fabrication d'une nouvelle génération d'actifs cosmétiques naturels biocertifiables. Oléos recherche, développe, et produit. Anne Rossignol-Castera a décidé de changer de carrière à presque 50 ans. « Ca a été une longue maturation, une suite de rencontres et de circonstances, explique-t-elle, avant je n'étais pas prête ». La p.-d. g. a observé le marché et a trouvé une idée innovante « que j'ai fait mienne ». Aujourd'hui, la jeune entreprise produit un chiffre d'affaires de 450 K€, dont un tiers à l'exportation.

Retrouvez la transcription du Club de l'éco et la vidéo de l'événement : https://www.objectif-lr.com/languedoc-roussillon/Actualites/Joli-succes-pour-les-tout-premiers-Talents-au-feminin_1256.html

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