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20-07-11
TPE, une ligne de conduite : savoir s'entourer
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Suite à la publication de « Diriger sa petite entreprise », coordonné par Dr. Katherine Gundolf et Dr. Annabelle Jaouen, le Groupe a organisé une rencontre avec plusieurs dizaines d'entrepreneurs et de créateurs d'entreprise. La thématique a servi de lancement au cycle de conférences-débats sur les TPE qui se poursuivra à la rentrée scolaire (lire encadré ci-dessous).
Un accompagnement individualisé
Parmi les principales causes d'échec d'une TPE les enseignants-chercheurs ont cité : le manque d'anticipation et/ou d'objectivité sur l'activité, l'insuffisance de capitaux à la création et le départ du dirigeant. Pour éviter ces écueils, il est primordial de demander conseil et de s'informer au mieux. En effet, « les TPE qui ne sont pas accompagnées ont un taux de survie de 50 %, alors que celles qui le sont atteignent un taux de 75 %. », constate Thibault Gachon, Directeur de Gard Eco.
Pépinières, incubateurs, organismes d'accompagnement à la création ou à la reprise, réseaux Il ne faut pas hésiter à aller picorer à tous les « râteliers », et apprendre à perdre du temps pour pouvoir en gagner par la suite. Ainsi, « il est nécessaire de bien utiliser son expert-comptable, d'en faire un véritable partenaire », suggère Thibault Gachon. De préférence quelqu'un qui à l'habitude de travailler avec une TPE, qui étudie lui-même le dossier et donne des conseils : « même si ses tarifs sont un peu plus chers », insiste Annabelle Jaouen.
Ne pas négliger le recrutement
« Pour les TPE le financement est important, et le côté ressources humaines primordial car la force d'une TPE c'est les personnes qui la composent. », a introduit Bernard Cabiron, membre élu de la CCIT de Montpellier et Dirigeant de Cabiron Traiteur. Car savoir se faire conseiller, s'entourer vaut également en matière de ressources humaines. C'est vrai pour les entreprises en général mais encore plus pour les petites entreprises. Notamment en raison de l'effet de « grossissement » : « l'absence d'une personne sur un effectif de quatre, par exemple, représente 25 % de l'entreprise qui ne fonctionne pas. », explique Annabelle Jaouen.
Bien souvent, les difficultés débutent dès le recrutement. Si le « feeling » est indispensable au bon fonctionnement de l'équipe, l'erreur classique est d'embaucher une personne uniquement sur des critères subjectifs. Thibault Gachon, en a essuyé les plâtres en pleine croissance de sa TPE. Alors qu'il était en recherche d'un commercial en téléprospection, il reçoit par le « bouche-à-oreille » une personne en entretien. « Nous n'avions pas vraiment le temps de chercher quelqu'un. Avec cette candidate, le contact est très bien passé. Nous ne nous sommes pas renseignés et l'avons embauchée immédiatement », se rappelle le chef d'entreprise. Seize jours plus tard, la nouvelle recrue pose un arrêt maladie de 15 jours : « Ca a duré 9 mois, avec une prolongation de l'arrêt tous les 15 jours. Nous étions poings et mains liés. », se remémore Thibault Gachon. Après avoir appelé ses anciens employeurs, le Directeur de Gard Eco apprendra que son employée avait agit de la même manière avec tous Aujourd'hui, après avoir renouvelé une partie de son équipe, l'entreprise fonctionne bien : « la clef du relationnel que ce soit avec des partenaires ou avec des salariés est la confiance, mais il faut faire attention avec qui on s'allie. », conclut le dirigeant.
Impressions
« C'était très intéressant. Ca m'a apporté de nouvelles informations. Ce genre de débat est très motivant et permet de relancer son réseau. » - Julia Le Corre, auto-entrepreneuse et commerçante.
« Je suis actuellement en création d'entreprise, alors le titre de la conférence m'a tout de suite interpellé. Je cherche des réponses à mes questions et à échanger avec d'autres créateurs d'entreprises. C'est un sacré parcours du combattant la création et un chemin inconnu, il y a de nombreux aspects que j'ignore et découvre à chaque instant. » - Carole Collomp.
La typologie des créateurs de TPE
Parmi les outils « pratiques » présentés par les enseignants-chercheurs les 4 grands profils d'entrepreneurs sont particulièrement pertinents pour tous les accompagnateurs à la création.
« Il n'y a pas une stratégie pour les TPE qui marche à coup sûr », a commenté Annabelle Jaouen, avant de préciser : par contre, toute stratégie doit être en cohérence avec les aspirations personnelles du dirigeant. » Selon le profil du créateur lui conseiller d'accroître son chiffre d'affaires peut-être risqué si le dirigeant souhaite avoir du temps pour lui. Dans ce cas, il vaut mieux lui recommander « d'augmenter sa marge par exemple », ajoute l'enseignant-chercheur.
-Le profil « classique » 30 % : celui qu'on imagine collectivement lorsqu'on pense à un créateur d'entreprise. Il recherche la réussite, la croissance de son entreprise, la création d'emploi, possède des réseaux. Il est innovant et sait s'entourer de compétences.
-Le profil « hédoniste » 40 % : intéressé par une bonne qualité de vie. Travaille seul avec un ou deux collaborateurs, aime les challenges mais n'a souvent pas de stratégie. Il ne recherche pas la croissance de l'entreprise. Il fait peu de prospection et la gestion ne l'intéresse pas. Il fonctionne à l'affectif et à l'intuitif.
-Le profil « paternaliste » 18 % : il souhaite la pérennité de son entreprise et créer du patrimoine. La croissance de l'entreprise est effectuée avec prudence, généralement en autofinancement, il ouvre très rarement son capital.
- Le profil « alimentaire/survie » 22 % : c'est souvent l'entreprise la plus fragile. En raison de sa jeunesse. Elle a été créée par nécessité et manque de ressources financières et/ou de compétences commerciales ou techniques. L'entrepreneur est en manque de réseau et les chances de survie sont faibles .
Favoriser les échanges entre la recherche et le monde de l'entreprise
« Diriger une petite entreprise » a introduit un cycle de conférences-débats organisé par le Groupe Sup de Co Montpellier Business School sur les TPE. Le Groupe souhaite ainsi développer les échanges entre la recherche, les organismes d'aide à la création d'entreprise et les (futurs) dirigeants.
Si la région Languedoc-Roussillon est en pointe sur la création de TPE (lire les chiffres ci-dessous) : « Il faut les épauler pour que la création se pérennise, affirme Bernard Cabiron, membre élu de la CCIT de Montpellier, et même si les dirigeants ont du mal à aller chercher de l'information, le Groupe Sup de de Co Montpellier Business School peut leur apporter ses connaissances. ». Car les TPE sont un domaine de recherche très développé au sein du Groupe. « Nous ne savons pas former des créateurs d'entreprise mais lorsque l'on repère l'ADN, nous pouvons les accompagner. », explique Didier Jourdan. Le Groupe est d'ailleurs le premier en France en nombre de diplômés créateurs d'une entreprise dans les trois ans suivant le diplôme.
« Il existe une importante séparation entre la production des chercheurs et les activités d'aide aux créateurs, entrepreneurs et repreneurs d'entreprise. », souligne Didier Jourdan, Directeur du Groupe Sup de Co Montpellier Business School D'où la décision de lancer ce cycle de conférences-débats avec des thématiques portant « sur l'internationalisation des TPE, ou les moyens de passer d'une TPE à une PME », annonce Didier Jourdan, Directeur du Groupe Sup de Co Montpellier Business School.
Quelques chiffres :
- 92,7 % des entreprises en Languedoc-Roussillon ont moins de 10 salariés (chiffres INSEE 2007).
- La région Languedoc-Roussillon se caractérise par un taux de création d'entreprises qui reste supérieur au taux national : 14,6 % contre 12,1 %.
- Une dizaine de diplômés de Groupe Sup de Co Montpellier Business School créent leur entreprise chaque année en Languedoc-Roussillon.