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Entretien avec Mehdi Kacem, chargé d’insertion à l’ESAT Montpellier


"Le Groupe Sup de Co Montpellier Business School est favorable  au déploiement du dispositif  vers d’autres services."

Le Groupe Sup de Co Montpellier Business School pratique depuis de nombreuses années une politique diversité, avec un service Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) spécialement dédié à sa mise en œuvre. L’institution met également l’accent sur la nécessité de former des managers ouverts aux problématiques sociales et sociétales ainsi qu’au recrutement de personnes en situation de handicap. C’est dans cet esprit que s’est conclue la convention de mise à disposition entre le Groupe Sup de Co Montpellier Business School et l’association ESAT avec déjà quelques aboutissements que nous exposent ici Mehdi Kacem, le chargé d’insertion de la structure d’accueil.

Quelle est la mission de votre ESAT ?

Notre mission principale est de favoriser l’insertion et l’intégration des personnes en situation de handicap moteur dans le milieu ordinaire.

A partir de quel âge peut-on bénéficier d’un accompagnement de votre structure médico-sociale ?

Toutes les personnes adultes atteintes d’un handicap moteur peuvent en bénéficier. Une orientation en ESAT peut également intervenir dès l'âge de 16 ans, cela nécessite dans ce cas une décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH).

Quel est le statut des personnes accueillies ?

La personne handicapée admise en ESAT n'a pas le statut de travailleur soumis au code du travail et ne dispose donc pas d’un contrat type. En revanche, son accueil est encadré  par un contrat d’accompagnement rémunéré (la rémunération qui n’est pas un salaire varie entre 55 % et 110 % du SMIC horaire).

Quelle est la nature juridique de la convention qui vous lie avec le Groupe Sup de Co Montpellier Business School ?

C’est une convention de mise à disposition (MAD), c’est-à-dire un contrat de prestation de service qui lie l’ESAT et le Groupe Sup de Co Montpellier Business School pour l’accomplissement d’une mission par un travailleur temporaire.

Comment est née cette initiative ?

C’est une démarche de notre part au départ. L’objectif visait à la sensibilisation avec le handicap et la présentation de toutes les prestations que nous proposons. Par exemple la sous-traitance en établissement qui permet aux personnes accueillies dans notre structure, d’honorer sur place des commandes extérieures. Ou encore la mise à disposition de personnes en situation de handicap directement au sein des entreprises. Avant de proposer nos services au Groupe Sup de Co Montpellier Business School, nous n’avions pas connaissance des valeurs défendues par l’institution sur la thématique du handicap. Ce fut une belle surprise et nous espérions que notre partenariat aboutisse à des actions concrètes.

Quels sont les dispositifs qui ont déjà été mis en place dans le cadre de cette convention ?

Nous avons convenu d’une expérience pilote avec l’accueil d’une personne en situation de handicap dans les locaux du Groupe Sup de Co Montpellier Business School. Mohamed Yahyaoui, l’usager choisi par l’ESAT, devait accomplir des tâches précises dans les services de Mme Marie-Claude Juanico, au bureau de la Gestion Administrative des Elèves. L’enjeu pour l’institution était aussi de se positionner concrètement par rapport à cette problématique.

Comment s’est organisée la mise à disposition de Mohamed Yahyaoui ?

Une fois la convention de MAD signée, il n’y avait plus aucune démarche supplémentaire à effectuer. L’école nous a fait part des tâches liées à ce poste pour savoir si nous étions capables de répondre favorablement. Après la visite du service d’affectation, nous avons proposé la personne adéquate pour remplir l’ensemble de ces missions en tenant compte de tous les paramètres et surtout de l’environnement de travail. Ensuite, Mohamed Yahayaoui, en notre compagnie s’est aussi rendu à son tour dans ce service. Il a découvert les lieux et fait connaissance avec le personnel. Ce n’est qu’à l’issue de toute cette procédure que la mise à disposition a démarré, sachant qu’elle peut s’arrêter à tout moment sur la demande de l’une des trois parties.

Quel bilan faites-vous de cette expérience pilote ?

C’est une première réussie dans la mesure où les deux parties ont été satisfaites de la collaboration. Le Groupe Sup de Co Montpellier Business School est favorable au déploiement du dispositif  vers d’autres services.

Comment a-t-il personnellement apprécié cet apprentissage ?

Il en est ressorti très épanoui. Cela a provoqué chez lui un changement de comportement à l’opposé de son attitude avant son arrivée dans le Groupe Sup de Co Montpellier Business School. Mohamed a éprouvé du bonheur dans un environnement calme, où on l’a valorisé sur ses compétences, sans être stigmatisé. Aujourd’hui, il se sent en capacité de réussir une intégration dans tout type d’organisation. Même si l’appréciation se fait à petite échelle, nous remarquons également une évolution de son handicap. Il y a un besoin nécessaire de renouveler ce type d’expérience dans le temps pour mesurer le réel impact du changement dans le comportement des personnes.

 
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