C’est hier soir que le Groupe Sup de Co Montpellier Business School accueillait le face à face entre Monsieur Louis Gallois, Commissaire général à l’investissement et homme du pacte de la compétitivité, et Monsieur Patrick Le Hyaric Directeur de l’Humanité et écrivain. Devant un amphithéâtre complet et silencieux, composé d’étudiants, d’enseignants, d’entrepreneurs, Monsieur le Ministre Jean-Claude Gayssot a rappelé que le but des conférences de l’association Edec était avant tout de « confronter les idées et de parler avec les jeunes ». Plus malicieusement, il se pose en « agitateur » des deux forces en présence qu’apparemment tout oppose.

« Un tel débat a permis au-delà du décryptage des données économiques françaises et européennes voire mondiales de mieux comprendre les propositions majeures du rapport Gallois sur la compétitivité et de l’intégrer dans une préoccupation sociale, sociétale et environnementale » précise Benjamin étudiant en apprentissage du programme Master Grande Ecole.

Comment retrouver la croissance ? Quels sont les liens entre croissance et productivité ? Est-ce uniquement le coût du travail qui est en cause ? Est-ce la rémunération du capital ? Quel rôle joue l’Europe ? Comment maîtriser les déficits et encourager les entreprises à investir ?  La situation de l’Allemagne ? Le rôle des syndicats, des salariés, des patrons d’entreprise ? Celui de la formation, de l’apprentissage ? Autant de thèmes évoqués avant quelques questions en une heure et demie de débat.

Point majeur de cette conférence, le constat suivant : au-delà des contingences chiffrées et des idéologies, les deux débatteurs sont d’accord sur un point « Il ne faut pas confondre les patrons et les entreprises » précise Louis Gallois… « Le problème ne vient pas des patrons mais des propriétaires d’entreprise » affirme Patrick Le Hyaric.

Nous sommes dans une crise de civilisation, dans un modèle en crise et plus globalement dans une crise de sens conduisant à l’épuisement des hommes et de la nature. Nous avons des solutions nouvelles à produire et elles sont basées sur le développement des salariés. Le pacte de compétitivité aurait dû s’appeler le « pacte des forces vives » souligne Louis Gallois rappelant que trois organisations syndicales et pas des moindres le soutiennent et que, deux autres y réfléchissent encore.

Certains étudiants ont twitté durant cette conférence une phrase essentielle prononcée par Louis Gallois : « L’entreprise n’appartient pas aux actionnaires, l’entreprise est une collectivité humaine qui n’appartient à personne ».